Modification de règles concernant l’expérience du monde du travail dans l’admission aux filières HES du domaine de la santé

Le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI), sur mandat de la Conférence suisse des hautes écoles (CSHE), entend modifier les dispositions relatives aux admissions et à l’expérience du monde du travail dans la loi sur l’encouragement et la coordination des hautes écoles (LEHE). Ces changements auront des conséquences négatives sur les Bachelors HES en soins infirmiers, en physiothérapie, en nutrition et diététique ainsi que de sage-femme. H+ est très critique à l’égard de la révision en préparation et rédige actuellement une prise de position à ce sujet.

Selon la loi sur l’encouragement et la coordination des hautes écoles (LEHE), tous les candidat-e-s au premier cycle d’études dans une haute école spécialisée qui disposent d’une maturité gymnasiale ou d’une maturité professionnelle dans une spécialisation non apparentée (par exemple CFC d’employé-e de commerce avec maturité professionnelle) doivent disposer d’une expérience du monde du travail (EMT) d’au moins un an.

Dans le domaine des filières HES en santé, une règlementation transitoire autorise depuis quelque 20 ans la réalisation de l’EMT sous forme de modules supplémentaires pendant ou après les études (art. 73 al.3 LEHE). Le SEFRI veut lever cette disposition.

En lieu et place, l’EMT devra être effectuée durant une année complète avant le début des études ou en deux parties. La Conférence suisse des hautes écoles (CSHE) a élaboré des propositions. Elle préconise que la part de l’EMT à réaliser avant le début des études soit d’au moins deux mois. Les dix mois maximum restants pour atteindre une année complète devront être effectués pendant le cursus de Bachelor, dont la durée se trouvera prolongée d’autant. L’EMT devra être distincte des stages pratiques obligatoires et être achevée avant la dernière année d’études (durant le cursus mais sans donner lieu à des ECTS).

On passera ainsi des stages spécifiques à la profession durant et à la fin des études à des stages non spécifiques avant et pendant le cursus. Les institutions de santé devront donc transmettre aux professionnels débutants les compétences particulières essentielles à leur activité après l’obtention de leur diplôme.

H+ craint que ce changement ait de graves conséquences sur l’offre en places de stage:

  1. Besoin accru en places de stage non spécifiques (EMT) avant et durant les études qui nécessiteront davantage d’accompagnement.
  2. Pas assez de stages spécifiques à la profession pendant et à la fin des études et plus de stages non spécifiques avant les études.
  3. Compétences professionnelles des étudiants moins élevées. À l’issue des études, leur employabilité directe sera moindre.
  4. Aggravation de la situation en matière de main-d’œuvre qui se répercute sur les soins aux patients.

Le calendrier établi par le SEFRI pour la consultation et la pratique future est très serré. Les parties prenantes seront consultées en mai sur les variantes proposées par la CSHE, et en particulier la CDS, l’OdASanté, H+, swissuniversities, le Comité permanent du monde du travail et le Comité permanent pour la médecine universitaire de la CSHE. Le 23 novembre 2023 le Conseil des hautes écoles prendra connaissance des résultats et décidera de la suite à donner.

À l’heure actuelle, H+ estime impératif d’arrêter ce processus de levée des dispositions en vigueur sur l’EMT pour les professions de la santé. Il faut étudier la situation et effectuer une analyse d’impact en associant comme il se doit le monde du travail de la santé et les entreprises formatrices. H+ prépare une brève enquête auprès des membres afin de corroborer sa position critique.

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