Coordination nationale des unités de soins intensifs: le SSC rappelle les règles aux hôpitaux et aux cliniques

Le nombre de personnes infectées par le COVID-19 est en forte augmentation depuis plusieurs semaines. Parallèlement, celui des admissions à l'hôpital et en soins intensifs de patients atteints par le COVID-19 est également en hausse constante depuis une semaine. Sur la base de ce constat, le Service sanitaire coordonné (SSC) rappelle les règles de la Coordination nationale des unités de soins intensifs.

Dans un courrier, le Service sanitaire coordonné (SSC) relève que le nombre de personnes atteintes du COVID-19 qui doivent être hospitalisées en soins intensifs a constamment augmenté la semaine dernière. Il rappelle aux hôpitaux et aux cliniques le concept de Coordination nationale des unités de soins intensifs. En collaboration avec la SSMI, H+ et le secrétariat général de la CDS, le bureau de coordination prévoit d’effectuer les transferts de patients à un stade précoce, sur mandat du comité de pilotage, afin d’équilibrer la capacité d'admission de tous les hôpitaux, et de leurs unités de soins intensifs en particulier, pour les patients COVID et non-COVID dans toute la Suisse.

Principes en vigueur: subsidiarité, solidarité et transparence
Les transferts suprarégionaux de patients sont fondés sur les principes de subsidiarité (les options intracantonales et régionales sont épuisées), de solidarité (les interventions électives ont été réduites) et de transparence (les entrées sont actualisées deux fois par jour dans le système d'information et d'intervention SII).

Le SSC rappelle qu’il ne peut être procédé à cette intermédiation que si les hôpitaux ou leurs unités de soins intensifs sont surchargés par des patients COVID-19, mais pas en raison d’une poursuite d'autres prestations non urgentes. Cela se fait en outre uniquement sur la base d’une saisie actualisée dans le SII du nombre des lits certifiés (et effectivement exploités) et des lits ad hoc, ainsi que de leur occupation par des patients COVID-19 et non COVID-19 ventilés et non ventilés.

La Cellule de coordination nationale – gérée par la Garde aérienne suisse de sauvetage (REGA) – se tient à la disposition des hôpitaux et des cliniques pour les transferts de patients dans d’autres régions. Elle peut être atteinte au 058 654 39 51 (ou le cas échéant au 1414).

Annonce de l'équilibrage anticipé des capacités d'admission
Le SSC prie les directions et les directeurs médicaux de tous les hôpitaux publics et privés disposant d'unités de soins intensifs:

  • de garantir leur pleine capacité d'admission dans toutes les unités de soins intensifs certifiées durant la probable nouvelle vague COVID à venir;
  • dans la mesure du possible, de tenir opérationnels des lieux de traitement ad hoc supplémentaires;
  • d'œuvrer au maintien d'une capacité d’admission équilibrée en soins intensifs pour les patients COVID et non-COVID dans toute la Suisse, si possible partout et à tout moment;
  • de garantir cette capacité d'admission en réduisant également les interventions électives de manière prospective – d'une part au profit des patients nécessitant des soins intensifs dans leur propre hôpital et réseau;
  • d'autre part au profit du même type d'admission de patients en soins intensifs COVID et non-COVID en cas de transferts suprarégionaux et nationaux à partir d'autres hôpitaux aux capacités épuisées, dans le cadre de la coordination nationale.

Vers une compensation financière
Le SSC/OSANC ajoute que, si la solidarité est indispensable, il convient en outre d’élaborer et de proposer une compensation financière aux hôpitaux qui accueillent des patients transférés au titre de l’équilibrage des capacités d’accueil: une telle compensation est en préparation avec la SSMI, H+ et le secrétariat général de la CDS.

Le SSC rappelle enfin aux hôpitaux et aux cliniques les règles suivantes:

  • Les transferts dans le cadre de la pandémie ne sont effectués que d'une unité de soins intensifs à une autre, mais pas par un service de soins, ni par les urgences d'un hôpital vers l’unité de soins intensifs d'un autre hôpital. Cela signifie que le service de médecine intensive de l'hôpital transférant doit toujours être impliqué.
  • En tant que cellule de coordination, la Rega est chargée, dans le cadre de la coordination nationale, de n'accepter que les demandes venant de l’unité de soins intensifs de l’hôpital transférant.
  • Le patient le plus indiqué doit être transféré. Souvent, il ne s'agit pas d'une nouvelle admission, mais d'un patient stable, apte à être transporté. Il n'est pas nécessaire qu'il s'agisse d'un patient atteint du COVID-19.
  • Les transferts de nuit sont à éviter. Si une unité de soins intensifs décide durant cette pandémie, en concertation avec l'hôpital, d’occuper toutes les places de soins intensifs encore libres en journée avec des patients sortant d’interventions planifiées, et de ne pas créer de réserve dans le cadre de l’exploitation normale des lits, un lit ad hoc doit être prévu pendant la nuit. La raison en est que tant les transports que la prise en charge de patients gravement malades durant la nuit et les heures creuses sont associés à un risque accru pour les patients.
  • L'unité de soins intensifs transférante doit être prête à répondre aux questions d'une unité de soins intensifs qui envisage de prendre en charge le patient. Il s'agit entre autres de discuter du patient qui serait le plus apte à être transféré. La décision finale de transfert appartient toujours à l'établissement d'accueil. Il n'y a pas d'admission obligatoire dans le cadre de cette offre subsidiaire.