Les retraités en bonne santé sont les bienvenus

Les hôpitaux et les cliniques peuvent sans problème recourir aux services des retraités en bonne santé qui le souhaitent.

Jusqu’à 65 ans, une personne est «normale», au-delà, elle est à «risque». C’est ce que laissent entendre les ordonnances édictées par le Conseil fédéral face à la situation extraordinaire du coronavirus et leurs interprétations. Pro Senectute Suisse critique cette «nouvelle discrimination». Pour l’heure, on n’enregistre pas, dans notre pays, de personne de 66 ans décédée du COVID-19 qui ne souffrait pas, par ailleurs, de comorbidités.

Pas d’interdiction de travailler pour les plus de 65 ans
H+ s’est renseignée auprès de spécialistes du droit du travail, de médecins du travail et d’épidémiologistes sur leur interprétation. Principaux résultats:

  • Il n’y a pas d’interdiction absolue de travailler pour les plus de 65 ans.
  • Les hôpitaux peuvent en tout temps engager et employer des personnes de plus de 65 ans, pour autant que leur présence sur place soit indispensable pour des raisons d’exploitation et que des mesures de protection appropriées soient prises.
  • Il n’y a pas d’interdiction d’engager du personnel qualifié de plus 65 ans, par exemple avec un contrat de travail de durée déterminée, le cas échéant clairement conclu hors des dispositions d’une éventuelle CCT.
  • Au moyen d’un contrat de travail dûment signé, les parties fondent une relation de travail avec des règles claires sur la rémunération et la durée de l’engagement.
  • La Constitution fédérale prévoit que les êtres humains ne doivent pas subir de discrimination du fait de leur âge (art. 8, al. 2 Cst).
  • De nombreux retraités en bonne santé et disposant des qualifications requises sont prêts à travailler dans des services accueillant des malades du COVID-19 ou à apporter leur soutien aux équipes des soins intensifs.
  • Il s’agit là de personnel hautement qualifié et chevronné, après une vie professionnelle passée dans les hôpitaux ou ailleurs dans le système de santé.
  • Pour les hôpitaux, c’est une réserve importante de main d’œuvre qualifiée qui peut soulager le personnel en place, afin que les durées de repos soient respectées et que les collaborateurs fortement sollicités puissent récupérer.
  • Aujourd’hui déjà des retraités apportent leurs compétences dans de nombreux hôpitaux ou interviennent pour des expertises.

En vertu de la loi, les femmes enceintes ne doivent pas travailler dans les secteurs «COVID-19» Selon
H+, les principes suivants peuvent servir de lignes directrices pour les employeurs conscients de leurs responsabilités que sont les hôpitaux et les cliniques:

  • Les hôpitaux ne doivent pas employer des personnes vulnérables, souffrant de maladie préexistante dans des services traitant des patients atteints du COVID-19. S’il y a lieu, ils sont habilités à exiger un certificat médical confirmant la maladie, conformément à l’ordonnance.
  • H+ est aussi d’accord avec les partenaires sociaux sur le fait que les femmes enceintes ne doivent pas travailler dans les secteurs où sont pris en charge des patients atteints du COVID-19.
  • Enfin, les partenaires sociaux estiment que les personnes en formation et les étudiants ne peuvent être affectés qu’avec leur consentement aux soins ou à l’accompagnement de patients atteints du COVID-19.